« Nous devons tenir compte des valeurs culturelles »

Becky Luk, superviseure des prélèvements de sang de cordon pour la Société canadienne du sang, explique comment la diversité au sein de l’équipe de direction permet de créer des programmes inclusifs.

6 mai 2021
A Chinese woman stands surrounded by blue water and tall mountains.

Becky Luk est superviseure des prélèvements de sang de cordon à la Société canadienne du sang, à Vancouver, en Colombie-Britannique. Elle n’hésite pas à prendre les devants pour faciliter la diffusion de l’information aux mères d’origine autochtone, chinoise ou sud-asiatique vivant sur la côte ouest.

Grâce à ses relations avec divers partenaires communautaires, elle a organisé des séances d’information en ligne en cantonais et en mandarin, partagé des ressources avec des mères fréquentant une mosquée locale et collaboré avec l’autorité sanitaire des Premières Nations pour sensibiliser la population à l’inscription au registre des cellules souches et au don de sang de cordon.

« Chaque communauté possède des valeurs culturelles et croyances qui lui sont propres et nous devons en tenir compte lorsque nous diffusons l’information, explique Becky. Si nous voulons réussir à accroître et à diversifier la banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang, nous devons communiquer avec ces communautés de la manière qui leur convient le mieux. »

Née en Chine, Becky est arrivée au Canada à l’âge de 10 ans. Selon elle, le Mois du patrimoine asiatique, que l’on célèbre en mai de chaque année, est l’occasion d’examiner de nouvelles façons d’atteindre les communautés et d’aplanir les obstacles à l’accès à des renseignements fiables sur le don de produits sanguins.

« Par exemple, WeChat est le média social de prédilection de la communauté chinoise. Une famille avait besoin de trouver un donneur de cellules souches. Elle a publié un message sur WeChat et a incité plus d’un millier de personnes à s’inscrire. C’est un exemple de réussite », dit-elle.

Pour en apprendre davantage : La communauté chinoise vient en aide aux patients issus de la diversité en attente d’une greffe de cellules souches.

Becky est entrée au service de la Société canadienne du sang il y a plus de 25 ans, travaillant comme infirmière dans un centre de don de sang. Elle a joué un rôle déterminant dans la création et le lancement d’un programme fructueux de collecte de sang de cordon et dans l’établissement de relations entre les sympathisants de la communauté.

« Pour moi, il s’agit d’établir des liens, de travailler avec les familles, les bénévoles et les gens de la communauté et de leur donner les moyens de nous aider à aider les patients, dit-elle. Ils sont un élément essentiel de la solution. Nous ne pourrions réussir sans eux. »

L’an dernier, malgré les défis posés par la COVID-19, le programme de Becky a presque doublé son objectif, recueillant 110 unités de sang de cordon pouvant être mises en banque et plus de 570 unités de sang de cordon au total. « Ce fut pour nous la meilleure année sur le plan des résultats, dit-elle. Nous avons atteint le plus grand nombre d’unités pouvant être mises en banque et établi un nouveau record dépassant de loin nos attentes. »

Les unités pouvant être mises en banque, c’est-à-dire celles qui sont conservées dans la banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang et mises à la disposition de tout patient ayant besoin d’une greffe, doivent présenter un volume suffisant et assez de cellules pour être utilisées pour une greffe. Lorsque ces conditions ne peuvent être satisfaites, et seulement avec le consentement de la mère, l’unité qui ne peut être mise en banque est remise à l’un des nombreux projets de recherche approuvés au Canada.

Processus du don de sang de cordon

Chaque année, des centaines de patients canadiens ont besoin d’une greffe de cellules souches qui leur sauvera la vie et permettra de traiter plus de 80 maladies et troubles sanguins, y compris des cancers. Les trois quarts de ces patients ne trouveront pas de donneur compatible dans leur propre famille. Pour survivre, ils devront se tourner vers le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang.

Les meilleurs résultats des greffes de cellules souches sont obtenus lorsque les antigènes leucocytaires humains (HLA) d’un patient et ceux d’un donneur présentent une étroite compatibilité génétique.

Il peut être particulièrement difficile de trouver un donneur compatible pour les patients d’origine asiatique, sud-asiatique, autochtone, hispanique, afro-canadienne ou métisse. En effet, seuls 33 % des donneurs potentiels inscrits au Registre de donneurs de cellules souches sont issus de ces divers groupes.

Mais les cellules souches prélevées à partir d’un don de sang de cordon ombilical sont « beaucoup plus indulgentes, affirme Becky. Nous n’avons pas besoin d’une correspondance absolue pour aider le patient à obtenir la greffe dont il a besoin ».

En savoir plus sur le don de sang de cordon

 

A Chinese woman in sunglasses stands in front of a pagoda in Taiwan.


Becky, photographiée ici à Taïwan, apporte une riche expérience à son rôle de superviseure des prélèvements de sang de cordon à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Becky est une ambassadrice de marque convaincue pour la Société canadienne du sang, mariant avec brio empathie et compétence. Elle attribue une grande partie du mérite à son équipe de spécialistes du prélèvement de sang de cordon pour le travail accompli en vue d’assurer un service sûr, éthique et inclusif.

« Nous tirons parti des relations et des forces de chacun. La diversité des expériences des uns et des autres enrichit toute l’équipe », dit-elle.

Les efforts déployés par la Société canadienne du sang pour favoriser la diversité, l’équité et l’intégration visent à renforcer l’organisation, tant pour les personnes qu’elle sert que pour celles qui y travaillent. C’est un domaine que Becky a vu se développer, notamment au cours des dernières années.

L’an dernier, deux nouveaux groupes-ressources ont été mis sur pied pour les employés : un pour les personnes autochtones, noires et de couleur, l’autre pour les employés handicapés. Ces groupes s’ajoutent au groupe-ressources pour les employés LGBTQ+ et au réseau de hautes dirigeantes. Chacun de ces groupes constitue une structure officielle pour soutenir les membres des communautés concernées et favoriser leur épanouissement au travail.

« La diversité est toujours positive. Nous avons besoin d’être exposés à des points de vue différents et de pouvoir compter sur des personnes qui nous font profiter de leurs expériences personnelles, dit-elle. Au final, nous partageons tous le même objectif : être là pour les patients. »

Le Mois du patrimoine asiatique est l’occasion rêvée pour réfléchir aux contributions des Canadiens d’origine asiatique à la société. Il sert également à rappeler l’importance d’agir pour aplanir les obstacles, créer des occasions équitables et favoriser des espaces inclusifs, pas uniquement en mai, mais toute l’année. Familiarisez-vous avec notre engagement envers la diversité, l’équité et l’inclusion : sang.ca/DEI.

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