Quel impact la COVID-19 a-t-elle sur la greffe de cellules souches au Canada?

Quel rôle la Société canadienne du sang joue-t-elle dans la greffe de cellules souches?

Nous avons une équipe qui gère des programmes spécialement conçus pour les personnes ayant besoin d’une greffe de cellules souches. On parle ici de personnes atteintes de maladies comme la leucémie, le lymphome, l’anémie aplasique et les troubles héréditaires du système immunitaire ou du métabolisme.

Nous gérons entre autres un registre de donneurs potentiels adultes. Ce registre recense les personnes en santé qui se sont inscrites pour faire un don de cellules souches à quiconque en aurait besoin, même à l’étranger puisque notre registre fait partie d’un réseau international.

Nous avons aussi une banque de sang de cordon ombilical. Le sang de cordon, riche en cellules souches, est recueilli auprès des mères consentantes qui accouchent dans nos hôpitaux partenaires. Les unités mises en banque sont disponibles pour n’importe quel patient qui en aurait besoin, ici au Canada ou à l’étranger.

Nous nous occupons également des cellules souches autologues, des cellules souches en santé prélevées d’un patient pour remplacer ses propres cellules souches malades ou endommagées.

Quel effet la pandémie de COVID-19 a-t-elle sur les inscriptions au registre de donneurs, sur le don et sur la greffe?

Nous avons apporté plusieurs changements à nos activités afin de contribuer aux efforts collectifs pour limiter la propagation de COVID-19.

Par exemple, suivant les recommandations des autorités de santé publique, nous avons annulé nos activités de recrutement puisque beaucoup de gens s’y retrouvent pour donner un échantillon de salive.

Nous avons temporairement cessé nos activités de collecte et de traitement de sang de cordon, mais nous continuons la distribution d’unités aux fins de greffe.

Ce qui nous inquiète, c’est que nous voyons des donneurs sélectionnés changer d’idée. Il n’y a aucun risque à faire un don de cellules souches pendant la pandémie de COVID-19. Le don de cellules souches continue d’être sécuritaire, et il est toujours aussi important pour nous d’offrir aux donneurs une expérience de don sécuritaire, efficace et gratifiante.

Tous les candidats au don sont examinés soigneusement pour voir s’ils présentent des symptômes de maladie, même légers. Leur engagement est important, car les patients dépendent de leur générosité.

Le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang fait partie d’un réseau international. Est-ce que la pandémie a un effet sur le don et la greffe de cellules souches à l’échelle mondiale?

Vu la fermeture des frontières et l’annulation de vols, il devient difficile de faire venir des cellules souches d’autres pays. Les patients d’ici dépendent donc davantage des donneurs canadiens. La situation fait également ressortir le besoin d’une plus grande diversité ethnique dans le registre canadien étant donné qu’on ne peut avoir recours aux registres d’autre pays.

Le même problème se pose dans l’autre sens : il est devenu très compliqué d’acheminer des cellules souches à d’autres pays, même aux États-Unis.

Beaucoup de gens se sentent impuissants en ce moment. Y a-t-il quelque chose qu’on puisse faire pour aider la cause du don de cellules souches?

Si vous avez entre 17 et 35 ans et que vous êtes à la maison à vous demander quoi faire, la réponse est simple : inscrivez-vous au Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang. Nous nous attendons à ce que les centres de greffe aient besoin de plus de donneurs pour répondre aux besoins. Il nous faut plus de donneurs de 17 à 35 ans. L’inscription peut se faire en ligne. Les gens qui s’inscrivent recevront une trousse de frottis buccal par la poste.

Vous pouvez aussi parler de l’impact d’un don de cellules souches, expliquer que cela sauve des vies. Et si vous le pouvez, donnez du sang. Il est important que les gens continuent à donner du sang pendant la pandémie.

Quel est le donneur de cellules souches idéal?

C’est quelqu’un qui a entre 17 et 35 ans.

Nous recherchons également des gens de toutes sortes d’origines, car les patients dont les origines ethniques sont variées ou métissées ont souvent plus de difficulté à trouver un donneur. Par exemple, les patients d’origine européenne ont 75 % de chances de trouver un donneur optimal, tandis que pour les patients d’ascendance africaine noire, les chances ne sont que de 16 %.

Face à la fermeture des frontières et au manque d’options de transport, nous dépendons de plus en plus des donneurs canadiens. Il est plus important que jamais que notre registre reflète la diversité canadienne.