Bulletins Concentré de recherche

Les bulletins Concentré de recherche ont pour objectif de fournir des résumés clairs des résultats et des retombées des études menées à la Société canadienne du sang. Rédigés par nos chercheurs, en collaboration avec notre équipe de mobilisation des connaissances, ils permettent de vulgariser les résultats de ces études et ainsi permettre une prise de décisions éclairée. 

Quel est l’objet de cette étude?

Les patients atteints de thrombocytopénie immunitaire (TPI) ont une faible numération plaquettaire, ce qui accroît leur risque d’hémorragie. Des traitements existent pour renforcer la numération plaquettaire chez les patients atteints de TPI. Ce type d’intervention s’avère crucial dans les situations pouvant entraîner des hémorragies, notamment lors de chirurgies effractives. En outre, les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) sont largement utilisées pour augmenter la numération plaquettaire avant qu’une chirurgie n’ait lieu chez un patient atteint de TPI. Il existe également d’autres options de traitement, dont des corticostéroïdes et de l’eltrombopag (médicament par voie orale stimulant la production de plaquettes). Cependant, en plus des points à considérer avant de choisir le traitement à apporter, il manque de données pour pouvoir déterminer si l’eltrombopag est égal ou supérieur aux IgIV en tant que traitement périopératoire.

Les IgIV consistent en un concentré de protéines, plus précisément d’anticorps, extrait de plasma. Toutefois, les IgIV sont un produit sanguin coûteux en quantité limitée et déclenchent parfois des effets secondaires tels que des réactions allergiques, des céphalées et de l’hémolyse. Quant aux corticostéroïdes, il serait judicieux de les éviter avant les interventions chirurgicales, car ils peuvent nuire à la guérison des plaies. En ce qui concerne l’eltrombopag, il comporte des risques de thrombose et de toxicité pour le foie.

L’étude compare l’utilisation de l’eltrombopag et des IgIV chez les patients atteints de TPI avant et après une opération chirurgicale. À ce jour, il s’agit du seul essai clinique randomisé au cours duquel on a analysé les traitements périopératoires chez les patients atteints de TPI.

Quel est l’objet de cette étude?

Les dons de sang, en particulier lorsqu’ils sont répétés, peuvent causer des carences en fer et mener à de faibles taux d’hémoglobine (anémie). Chez les donneurs de sang total réguliers, il est commun d’observer la présence d’une carence en fer, le symptôme le plus fréquent étant la fatigue. Les carences en fer chez les femmes en âge de procréer sont particulièrement préoccupantes, car elles sont susceptibles de nuire à la santé de la mère et du bébé.

Si le test d’hémoglobine préalable à chaque don indique un taux d’hémoglobine inférieur au seuil recommandé, le donneur ne peut pas donner de sang. On l’informe également qu’il devrait accroître l’apport de fer dans son alimentation et, s’il donne fréquemment, songer à prendre des suppléments. Cependant, les donneurs réguliers pourraient avoir des carences en fer sans le savoir, puisque le test préalable au don révèle le taux d’hémoglobine sans tenir compte des réserves en fer. Par conséquent, il est possible d’avoir des carences en fer même si le taux d’hémoglobine est adéquat.

Dans l’objectif de mieux comprendre les conséquences potentielles des dons répétés sur la santé des femmes, l’étude vise à déterminer s’il existe une association entre les dons de sang effectués par des femmes en âge de procréer et les risques de santé chez les mères et leur progéniture.

Quel est l’objet de cette étude?

Au Canada, les unités de globules rouges destinées à la transfusion sont conservées au réfrigérateur à une température comprise entre 1 et 6 °C pendant une période maximale de 42 jours. Après ce délai, elles sont jetées. Durant l’entreposage, les globules rouges changent à mesure qu’ils se dégradent et vieillissent, ce qui entraîne une détérioration graduelle de leur fonction et de leur innocuité. Au départ en forme de disque à la surface lisse, ils se transforment en sphères spiculées, puis en sphères lisses. Ces « lésions de conservation » peuvent être étudiées au moyen d’analyses réalisées en laboratoire. Par exemple, la forme des globules rouges est généralement mesurée par des spécialistes dans ce domaine. Ces personnes préparent les globules rouges, les examinent au microscope et les classent selon leur forme d’après six sous-catégories prédéfinies. On utilise ensuite ces données pour attribuer un indice morphologique (IM) aux globules rouges. Grâce à cette méthode traditionnelle, la dégradation de la qualité des globules rouges pendant la durée de conservation est très bien caractérisée par les chercheurs. Cette technique est toutefois complexe, exigeante en temps et en main-d’œuvre, parfois subjective et limitée par la petite taille de l’échantillon. Dans cette étude, les chercheurs avaient pour objectif d’examiner ces divers obstacles et de trouver des méthodes plus efficaces pour évaluer la qualité des globules en utilisant l’imagerie sans marquage et des algorithmes d’apprentissage profond s’appuyant sur un réseau de neurones convolutif.

Quel est l’objet de cette étude?

La transfusion de globules rouges est un traitement important dans la prise en charge de certains patients atteints d’anémie falciforme, ou drépanocytose, l’une des maladies du sang les plus répandues dans le monde. La transfusion permet de réduire la morbidité et la mortalité chez les patients drépanocytaires, mais elle s’accompagne également de risques : si les globules rouges du donneur présentent des antigènes différents de ceux du patient, le système immunitaire de ce dernier attaquera les antigènes érythrocytaires étrangers du donneur par un mécanisme appelé « allo-immunisation ». L’allo-immunisation expose les patients drépanocytaires à un risque de réaction transfusionnelle hémolytique, d’hyperhémolyse grave (c’est-à-dire la destruction rapide des globules rouges) et à d’autres effets indésirables. Afin de réduire ces risques au minimum, on jumelle les patients drépanocytaires avec des donneurs dont on a fait un typage du sang pour repérer les principaux antigènes érythrocytaires au moyen d’un phénotypage sérologique. Toutefois, le phénotypage sérologique n’est pas infaillible. Même lorsque les patients reçoivent du sang dont les antigènes sont compatibles, le taux d’allo-immunisation peut atteindre 15 % en raison d’une expression faible ou partielle d’un gène. Cela se produit lorsque des mutations surviennent dans l’un des gènes codant les antigènes du groupe sanguin et créent un variant d’un antigène érythrocytaire. L’étude dont il est question ici avait pour but d’évaluer si le génotypage permet de repérer les antigènes non détectés au moyen du jumelage effectué par des méthodes sérologiques seulement. De plus, en déterminant les différences dans les antigènes érythrocytaires prédits et en évaluant rétrospectivement les cas d’allo-immunisation, on pourrait rendre les transfusions plus sûres pour les patients drépanocytaires.

Quel est l’objet de cette étude?

L’hémophilie est une maladie héréditaire caractérisée par une coagulation sanguine anormale qui a pour effet de prolonger la durée des saignements. Les deux principales formes d’hémophilie sont causées par une mutation du gène F8 (hémophilie A) ou du gène F9 (hémophilie B). L’hémophilie A et l’hémophilie B sont respectivement caractérisées par un déficit en facteurs de coagulation VIII et IX. La gravité de la maladie (allant de très mineure à très sévère) dépend de la mutation ou de la délétion des gènes F8 et F9. Pour traiter l’hémophilie, on utilise un traitement substitutif qui consiste à injecter au patient le facteur de coagulation manquant. Lorsqu’il est disponible, ce traitement peut être coûteux. Dans certains pays à faible revenu, il n’est tout simplement pas offert. Le traitement substitutif peut éviter de graves problèmes aux personnes atteintes d’hémophilie A ou B, dont l’espérance de vie devrait se rapprocher de celle de la population générale.

Les gènes des facteurs de coagulation défectueux se situant sur le chromosome X, la maladie touche presque exclusivement les hommes, qui n’ont qu’un seul de ces chromosomes. Pour mieux comprendre la charge mondiale de l’hémophilie, il est essentiel de connaître de façon précise le nombre de personnes de sexe masculin qui souffrent de cette maladie dans les différents pays. Cette étude a pour objet d’estimer avec précision la prévalence de l’hémophilie à la naissance et l’espérance de vie des hémophiles selon la forme (A ou B) et le degré de gravité de la maladie. La comparaison entre le nombre estimé et le nombre observé de patients hémophiles dans le monde peut donner un aperçu de l’efficacité des systèmes de soins de santé.

Quel est l’objet de cette étude?

La greffe de cellules souches permet de traiter plus de 80 maladies, dont les cancers touchant les cellules sanguines, comme la leucémie. Riche en cellules souches, le sang de cordon – le sang contenu dans le cordon ombilical des bébés après leur naissance – est une ressource importante pour les personnes ayant besoin d’une greffe de cellules souches. La Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang est une banque nationale qui recueille, traite et congèle des unités de sang de cordon, et les met à la disposition des patients canadiens et étrangers qui ont besoin d’une greffe de cellules souches et recherchent un donneur compatible.

La qualité des cellules souches contenues dans les unités de sang de cordon doit être testée avant que celles-ci puissent être greffées. Pour ce faire, la Banque de sang de cordon utilise des échantillons – ou segments – de ces unités. Il s’agit de petites portions des unités qui peuvent être décongelées séparément. Les résultats des analyses permettent de décider si les cellules souches contenues dans les unités peuvent être greffées. Ces analyses comprennent la numération d’un certain type de cellules, ainsi que la viabilité de ces cellules, c’est-à-dire le pourcentage de cellules capables de se développer et de donner des cellules saines qui remplaceront les cellules endommagées du patient. Ces facteurs sont déterminés par un certain nombre de normes et de règlements.

L’étude dont il est question ici consistait à améliorer les analyses effectuées sur les échantillons d’unités de sang de cordon avant la greffe, c’est-à-dire de mettre au point une approche standardisée qui permette de réduire la perte de cellules tout en maintenant leur viabilité, afin que les unités de sang de cordon répondent au mieux aux critères de qualité et qu’elles puissent être utilisées pour des greffes.

Quel est l’objet de cette étude?

Après une chirurgie cardiaque, il n’est pas rare qu’un patient perde tellement de sang qu’on doive lui transfuser des globules rouges, des plaquettes ou du plasma. Ces hémorragies surviennent parfois à cause d’un manque de fibrinogène, une protéine qui joue un rôle important dans la coagulation du sang. Lorsque les niveaux de fibrinogène sont anormalement faibles pour des raisons qui ne sont pas héréditaires, c’est que le patient est atteint d’une maladie appelée « hypofibrinogénémie acquise ».

On traite l’hypofibrinogénémie en remplaçant le fibrinogène du patient soit par du cryoprécipité, soit par un concentré de fibrinogène. Bien que les deux produits soient dérivés du plasma sanguin, ils diffèrent par leur degré de pureté, leur teneur en fibrinogène et leur durée de conservation. Les deux ont également leurs propres conditions de conservation et d’expédition. Si le cryoprécipité est plus couramment utilisé en Amérique du Nord, dans la plupart des pays européens, on privilégie plutôt le concentré de fibrinogène.

Cette étude a comparé l’efficacité du concentré de fibrinogène à celle du cryoprécipité dans les traitements de remplacement pour les patients opérés au cœur.

Quel est l’objet de cette étude?

Lorsque vient le temps de sélectionner un culot globulaire pour la transfusion, le choix se fait en fonction des groupes sanguins du receveur et du donneur; le sexe n’est pas pris en considération. Cependant, des études observationnelles qui se sont penchées sur le lien entre les caractéristiques du donneur et les résultats pour le patient indiquent que le groupe sanguin pourrait ne pas être le seul facteur à jouer un rôle dans la compatibilité donneur-receveur : le sexe, l’âge et la parité (nombre de grossesses ayant atteint le seuil de viabilité) pourraient également entrer en ligne de compte.

Ce Concentré de recherche résume les données des études qui se sont intéressées à l’incidence de la non-concordance des sexes (lorsqu’une femme reçoit le sang d’un homme et vice-versa) sur les résultats des transfusions.

Quel est l’objet de cette étude?

L’inflammation est la réaction du système immunitaire à une agression. Elle se caractérise par une rougeur, un gonflement (œdème), une sensation de chaleur, de la douleur et une altération du fonctionnement de la zone concernée. Bien qu’elle soit utile pour lutter contre les blessures et les infections, l’inflammation, lorsqu’elle est aiguë ou inappropriée, peut constituer une maladie. Les maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 1 et la maladie de Crohn, sont des maladies inflammatoires. Elles sont provoquées par l’attaque de certains composants de l’organisme par le système immunitaire qui enclenche des réponses immunitaires et inflammatoires inappropriées. On compte environ 80 maladies auto-immunes, qui touchent environ 4,5 % de la population. 

Quel est l’objet de cette étude?

On détermine le groupe sanguin par la présence ou non de certaines molécules (antigènes) à la surface des globules rouges. Plus de 300 antigènes et plus de 30 systèmes de groupes sanguins ont été recensés, y compris les systèmes ABO et Rhésus que l’on connaît bien. Puisque certaines combinaisons d’antigènes sont beaucoup moins communes que d’autres, il existe des groupes sanguins plus rares. On considère qu’un groupe sanguin est rare si une personne sur 500 possède cette combinaison, et très rare s’il s’agit d’une personne sur 1 000.