Un Albertain reconnaissant rappelle le besoin de donneurs pendant les Fêtes

Michael Wark a reçu de nombreux produits sanguins pour traiter une leucémie aiguë myéloblastique.

Information
15 décembre 2020
Alberta man holds precious donor stem cells just prior to receiving them for his lifesaving transplant on October 24th, 2018

Avant 2018, Michael Wark n’avait jamais pris conscience de l’importante du don de sang. Aucun membre de sa famille n’avait subi de grave accident et à sa connaissance, personne de son entourage n’avait jamais eu besoin d’une transfusion de produits sanguins.

« Tout allait pour le mieux, raconte Michael. J’étais mariée à Lauren, l’amour de ma vie et ma meilleure amie. On était sur le point de célébrer notre cinquième anniversaire de mariage et on parlait d’avoir des enfants. »

Natif de l’Alberta, Michael était on ne peut plus heureux de vivre à Red Deer. Les dix années précédentes avaient été marquées par de nombreuses transitions et l’Albertain avait enfin l’impression que les choses commençaient à se mettre en place, que sa femme et lui s’installaient dans une routine confortable.

Mais la vie avait d’autres plans.

En juin 2018, pendant une randonnée en vélo de montagne avec des amis, Michael commence à avoir de la difficulté à reprendre son souffle. Il suppose d’abord que c’est à cause de l’effort, mais comme il se sent aussi grippé et que les symptômes persistent, il consulte son médecin.

Les analyses révèlent que sa numération sanguine n’est pas ce qu’elle devrait être et que son volume de globules blancs est très faible.

Michael est dirigé vers un hématologue pour un suivi, souffrant toujours des mêmes symptômes. Plus les jours passent, plus il se sent fatigué. Il a beau prendre une journée de congé pour se reposer, rien n’y fait.

Il constate un jour que ses gencives sont un peu enflées et dit à Lauren qu’il compte aller voir un dentiste. « Un drapeau rouge s’est levé dans ma tête, se souvient Lauren. Il m’a aussi dit qu’il se réveillait en sueur la nuit, mais les sueurs nocturnes peuvent être associées à plein de choses. »

Michael est convaincu que s’il est en vie aujourd’hui, c’est en partie grâce à l’intuition de Lauren, pour qui tout cela ne semblait pas normal. « Je le sentais dans mes tripes que quelque chose n’allait pas, explique-t-elle. J’ai appelé la Ligne-santé et lorsque j’ai dit à l’infirmière que Michael avait les gencives enflées, elle nous a recommandé d’aller immédiatement à l’urgence. »

Michael receiving treatment in the Hematology unit at the Tom Baker Cancer Centre in Calgary


Michael pendant un traitement au Centre de cancérologie Tom-Baker, à Calgary.

Ce qu’ils ont fait.

« Nous avons été admis rapidement et avons vu plusieurs médecins dans un très court laps de temps. C’était un peu flou, jusqu’à ce que tout devienne soudainement très concret : les examens ont révélé que la rate de Michael était hypertrophiée et l’un des spécialistes nous a expliqué que c’était un signe avant-coureur de leucémie. Après seulement une demi-heure aux urgences, on ne s’attendait pas à un résultat de ce genre. »

À partir de ce moment, les choses déboulent. Michael est hospitalisé et subit d’autres tests. La semaine suivante, le diagnostic tombe : leucémie aiguë myéloblastique (LAM), une forme agressive de cancer du sang et de la moelle osseuse qui empêche l’organisme de produire des cellules sanguines saines.

Cinq signes et symptômes de leucémie aiguë myéloblastique

  • teint pâle
  • fatigue (manque d’énergie) et sensation générale d’inconfort
  • fièvre légère, sueurs nocturnes ou symptômes grippaux
  • ecchymoses (bleus) inexplicables
  • gencives enflées

Plus en savoir plus, consulter le site de la Société de leucémie et lymphome du Canada.

« La bonne nouvelle, commence Michael, c’est que le cancer a été dépisté tôt; il n’était dans mon système que depuis environ un mois. La mauvaise, c’est qu’il avait déjà affecté de 80 à 90 % de ma moelle osseuse, poursuit-il. J’allais devoir suivre au moins six mois de traitements intensifs au Centre de cancérologie Tom-Baker, à Calgary. En une fraction de seconde, nos vies étaient virées sens dessus dessous. »

Le couple s’est donc déraciné de Red Deer pour entrer dans la ronde des hôpitaux et des périodes d’isolement, se familiarisant avec les protocoles de traitement et les listes de règles et de restrictions.

Quelques jours après avoir reçu son diagnostic, Michael entreprend une lourde chimiothérapie dans l’espoir que le traitement réduira les effets de la maladie, freinera sa propagation et, ultimement, conduira à une rémission.

Lorsqu’une personne souffre de LAM, les cellules leucémiques se répandent rapidement et limitent la capacité de la moelle osseuse à fabriquer des cellules sanguines saines. La chimiothérapie détruit les cellules cancéreuses afin que des cellules en santé puissent prendre leur place. Malheureusement, le traitement affaiblit le système immunitaire du patient, qui devient alors vulnérable aux infections, car l’organisme ne peut produire efficacement les cellules sanguines dont il a besoin pour fonctionner.

Pour passer chaque instant aux côtés de son mari, Lauren emménage chez la mère de celui-ci, à Calgary. « On pourrait comparer la situation à ce que nous vivons actuellement avec la COVID, dit-elle : Michael portait un masque et une combinaison de protection et le nombre de visiteurs était limité. »

Le couple doit rester en isolement, car Michael a un faible volume de neutrophiles, un type de globules blancs qui naissent dans la moelle osseuse et ont pour rôle de défendre l’organisme contre les infections en détruisant bactéries, virus et champignons nocifs. « Je pense qu’un ange gardien veillait sur moi parce que cinq mois après le diagnostic, le nombre de cellules leucémiques était passé de 83 à 0,2 % », précise Michael.

Lauren and members of Michael’s medical team with him as he holds  precious donor stem cells just prior to receiving them for his lifesaving transplant on October 24, 2018


Lauren et des membres de l’équipe médicale entourent Michael tenant les cellules souches vitales qui lui seront greffées en ce 24 octobre 2018.

Le 24 octobre 2018, après huit jours de préparation comprenant chimiothérapie lourde, médicaments antirejet et deux doses de radiation totale, Michael reçoit sa greffe de cellules souches.

Les cellules souches prélevées d’un donneur sont conservées dans une poche semblable à celle utilisée pour les produits sanguins. Administrées par intraveineuse dans la circulation sanguine, elles font leur chemin jusqu’à la moelle osseuse, où elles s’installent pour fabriquer de nouvelles cellules sanguines saines.

« C’était une expérience pour le moins surréaliste, décrit Michael. Cela faisait des mois qu’on se préparait, priant et espérant que tout se mettrait en place pour que ce moment, ce tournant crucial, se réalise et me débarrasse de la leucémie. Les mots me manquent pour exprimer toute la reconnaissance que je ressens envers mon donneur. Sa générosité m’a donné le pouvoir de guérir de cette maladie; ce cadeau de vie n’a pas de prix. »

Après une longue période de convalescence, Michael doit rester trois autres mois à Calgary pour un suivi, puis subir une biopsie de la moelle osseuse. Finalement, à la fin de janvier 2019, l’Albertain apprend que le cancer est en rémission; il n’a plus aucune trace de la maladie.

« J’ai une immense gratitude envers ceux et celles qui ont été là pour nous, et ils sont nombreux : médecins, infirmières, amis, famille et tous ces inconnus qui font des gestes concrets pour aider les autres.

« Pendant les huit mois qu’a duré mon traitement, j’ai eu besoin de 18 transfusions de plaquettes et de globules rouges, sans oublier les cellules souches génétiquement compatibles qu’il a fallu pour la greffe. Sans le soutien des gens de mon entourage, qui ont ressenti le besoin d’agir pendant que je traversais cette période de crise, je ne serais pas ici aujourd’hui. »

C’est en voyant les bienfaits des produits sanguins que Lauren a saisi toute l’importance du don de sang. « J’étais avec Michael tous les jours; je voyais les poches de sang arriver et je savais que c’était en grande partie ce qui le gardait en vie, dit-elle. Sans le généreux soutien des donneurs de sang et du donneur de cellules souches, j’ignore où l’on serait aujourd’hui.

« Un don de sang est un cadeau inestimable. Quand vous donnez du sang, vous ne savez pas à qui votre don servira parce qu’il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles les gens ont besoin de sang, observe Lauren. Le fait que Michael ait eu besoin d’autant de transfusions et qu’il y avait toujours des produits de disponibles nous donne envie de donner en retour. »

C’est pourquoi, au printemps 2019, après avoir rencontré un représentant de la Société canadienne du sang à Red Deer, Lauren a fait son premier don de sang. Michael l’a accompagnée pour lui servir de soutien moral et remercier les donneurs du rôle qu’ils ont joué dans sa guérison.

Depuis, Lauren plaide en faveur du don de sang et de cellules souches chaque fois qu’elle le peut.

Michael joins Lauren for her first blood donation at the Red Deer donor centre in February 2019


Michael et Lauren lors du premier don de sang de la jeune femme au centre de donneurs de Red Deer, en février 2019.

Malgré les épreuves qu’il a dû affronter, Michael se sent incroyablement privilégié.

« Des gens ont répondu à l’appel au moment où j’avais le plus besoin d’aide. Aujourd’hui, j’ai une deuxième chance à la vie et je remercie Dieu d’avoir mis sur ma route ces gens pour qui je continue à vivre. Par contre, pour beaucoup, la lutte se poursuit, et c’est pour cette raison qu’il faut continuellement des donneurs de sang. »

Michael encourage les gens à soutenir la Société canadienne du sang pendant les Fêtes. « Lorsqu’on se retrouve soudainement dans une situation où notre vie dépend entièrement des autres, on se rend compte que peu importe ce qui se passe dans le monde — même une pandémie —, cela ne change rien au fait qu’on a besoin de sang, dit Michael. C’est l’une des grandes leçons que nous avons tirées de tout cela.

« Pour les gens qui sont dans la situation où j’étais, un don de sang est un cadeau inestimable. Donner du sang ne vous coûte rien, mais pour la personne qui le reçoit, votre don n’a pas de prix, surtout cette année. Nous entrons dans la période des Fêtes, mais les rassemblements et même le magasinage sont remis en question, alors si vous voulez faire un cadeau vraiment significatif, vous pouvez donner du sang et sauver une vie.

« En tant que receveur de sang et de cellules souches, je peux dire sans mentir que je dois ma vie aux donneurs. Nous sommes tous liés par notre humanité, notre générosité, notre gentillesse, et lorsque nous tendons la main pour aller chercher le bien autour de nous, nous pouvons faire un monde de différence. »

Nous avons besoin de donneurs de sang pendant la période des Fêtes pour répondre aux besoins des patients. Si vous prenez rendez-vous, s’il vous plaît, respectez votre engagement; c’est important. Pour prendre rendez-vous, allez à sang.ca, utilisez l’application DonDeSang ou composez le 1 866 JE DONNE (1-866-533-6663).

Share this story

ShareTweetShare

Sur le même sujet