Bulletins Concentré de recherche

Les bulletins Concentré de recherche ont pour objectif de fournir des résumés clairs des résultats et des retombées des études menées à la Société canadienne du sang. Rédigés par nos chercheurs, en collaboration avec notre équipe de mobilisation des connaissances, ils permettent de vulgariser les résultats de ces études et ainsi permettre une prise de décisions éclairée. 

Quel est l’objet de cette étude?

Les pompes à perfusion sont des dispositifs mécaniques communément utilisés dans la médecine transfusionnelle. Initialement conçues pour permettre de fournir les liquides de réanimation comme les cristalloïdes, elles sont depuis également utilisées pour la transfusion de produits sanguins. En effet, ces pompes à perfusion peuvent être avantageuses à la fois pour les patients, mais aussi pour les équipes soignantes, offrant notamment un débit plus homogène et mieux calculé, une précision accrue du volume de perfusion, une plus grande souplesse quant à la vitesse de transfusion en contexte ambulatoire et une diminution du risque d’erreurs par rapport aux perfusions par gravité. Cependant, le recours croissant aux pompes à perfusion a soulevé des questions quant au risque de dommage mécanique pour les globules rouges.  

Les établissements de santé qui utilisent ces pompes dépendent des fabricants et des organismes de réglementation pour déterminer si des modèles donnés sont autorisés pour la perfusion de globules rouges. Or, il existe peu de littérature permettant de guider l’évaluation des pompes à perfusion utilisées pour les transfusions et de comprendre les effets des différents états, débits et types de pompes sur la qualité des globules rouges. Les études fournissant des données claires sur l’effet des pompes à perfusion sur les globules rouges peuvent être précieuses pour les organismes de réglementation, les fabricants et les établissements de santé responsables de l’évaluation de la sécurité des pompes.  

Quel est l’objet de cette étude?

La sélection des donneurs de sang pour déterminer leur admissibilité au don est un élément important de la sécurité du système du sang. Pour sélectionner les donneurs, les fournisseurs de sang utilisent un questionnaire pré-don afin de déterminer leur exposition potentielle à des infections susceptibles d’être transmises par transfusion aux receveurs. Selon le questionnaire pré-don utilisé actuellement au Canada, les hommes sont exclus du don de sang pendant trois mois à compter de la date de leur dernier rapport sexuel avec un homme. Or, ce critère de sélection a été jugé discriminatoire. Malgré les changements progressifs apportés au cours des dernières années, les critères d’admissibilité fondés sur le temps excluent encore de nombreux hommes homosexuels, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui sont sexuellement actifs, y compris certaines personnes trans, non binaires et autres personnes de diverses identités de genre, et ne tiennent pas compte du risque individuel d’exposition du donneur aux infections sexuellement transmissibles indépendamment de son orientation sexuelle. À la fin de l’année 2021, la Société canadienne du sang a déposé auprès de Santé Canada, l’organisme qui la réglemente, une proposition visant à adopter une autre méthode de sélection des donneurs. Si cette proposition est approuvée, les questions portant sur les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes seront remplacées par des questions de sélection neutres, fondées sur le comportement sexuel, qui seront posées à tous les donneurs. La présente étude a évalué la faisabilité de la méthode proposée en examinant les questions suivantes : 

  1. Dans quelle mesure les donneurs comprennent-ils les questions de sélection fondées sur le comportement sexuel qui sont proposées? 
  2. Dans quelle mesure estiment-ils les questions acceptables? 
  3. Dans quelle mesure se sentent-ils à l’aise d’y répondre? 

Quel est l’objet de cette étude?

Tout en veillant constamment à maintenir l’innocuité des produits sanguins, la Société canadienne du sang s’attache à atteindre davantage d’inclusivité pour les candidats au don. Depuis 2019, les hommes peuvent donner du sang si leur dernier rapport sexuel avec un homme remonte à plus de trois mois. Faisant suite à toute une série d’assouplissements progressifs, cette période d’attente est la plus courte depuis la restriction à vie imposée dans les années 1980; le délai avait entre-temps été ramené à cinq ans en 2013, puis à douze mois en 2016 pour aboutir à trois mois en 2019. Au cours de ces trois dernières décennies, certaines avancées significatives sont venues appuyer la révision des critères d’admissibilité, notamment l’amélioration des tests de dépistage des infections transmissibles par transfusion, l’introduction de systèmes de technologie de l’information pour gérer en toute sécurité les réserves de sang et une meilleure compréhension des comportements qui exposent les gens à un risque d’infection.  

La mise en œuvre de chacun des changements apportés aux critères d’admissibilité a été assortie d’une évaluation préalable et rétrospective de la sécurité de l’approvisionnement en sang et du respect des critères d’admissibilité des donneurs. Il en est ressorti que le risque de transmission du VIH demeurait très faible.  

Cette étude a examiné les tendances du risque résiduel de transmission du VIH et les résultats des sondages réalisés auprès de donneurs entre 2010 et 2021, une période qui couvre l’ensemble des changements aux critères d’admissibilité. 

Quel est l’objet de cette étude?

La transfusion de sang total connaît actuellement un regain d’intérêt en tant qu’alternative à la transfusion de composants sanguins pour sauver la vie de patients présentant des hémorragies actives. Au Canada, tous les produits sanguins destinés à la transfusion doivent être leucoréduits. La leucoréduction consiste à retirer les globules blancs qui pourraient éventuellement entraîner la transmission de maladies infectieuses ou des réponses immunitaires indésirables. La Société canadienne du sang évalue un filtre préservant les plaquettes dans le cadre de la préparation du sang total leucoréduit pour la transfusion. Les fabricants de filtres préservant les plaquettes qui sont autorisés au Canada recommandent que le sang total soit filtré dans un intervalle de huit heures après le prélèvement. Ce n’est pas toujours techniquement faisable, notamment au Canada où les sites de prélèvement et les sites de traitement peuvent être très éloignés les uns des autres. Cette étude a examiné si la poche de prélèvement du sang total, la filtration pour la leucoréduction et le moment de ladite filtration ont une influence significative sur la qualité du sang total dans le cadre de 21 jours d’entreposage frigorifique. L’exploration et la validation d’autres options quant aux paramètres de traitement, p. ex. des temps d’attente prolongés avant la leucoréduction, pourraient donner une plus grande marge de manœuvre aux services d’approvisionnement en sang.

Quel est l’objet de cette étude?

La thrombocytopénie thrombotique immunitaire induite par le vaccin (TTIV) est un nouveau trouble rare de la coagulation associé à l’administration de vaccins à vecteur adénoviral contre la COVID-19 (p. ex. ChAdOx1 nCoV-19, AstraZeneca). La TTIV engendre une thrombocytopénie (faible taux de plaquettes) modérée à sévère associée à une thrombose (formation de caillots sanguins) qui est similaire à la réponse observée chez les patients présentant une thrombocytopénie induite par l’héparine (TIH).

La TIH survient lorsque les anticorps immunoglobulines G (IgG) reconnaissent de nouveaux épitopes (sites de liaison des anticorps) exposés après la liaison de l’héparine à une protéine plaquettaire appelée « facteur plaquettaire 4 » (PF4). Les anticorps liés au complexe PF4-héparine forment alors un complexe immunitaire qui active les plaquettes (en se liant à un récepteur plaquettaire appelé « FcgRIIa ») et favorise la formation de caillots. L’une des théories est que la TTIV présente une physiopathologie similaire à la TIH, mais sans dépendance à l’héparine. Cette étude vise à mieux comprendre le mécanisme en jeu dans la formation de caillots observée chez les patients atteints de TTIV.

Quel est l’objet de cette étude?

L’albumine est une protéine humaine extraite du plasma de plusieurs milliers de donneurs par purification. Depuis les années 1960, on s’en sert comme soluté de remplissage vasculaire chez les personnes subissant certaines opérations chirurgicales, notamment celles du cœur, et qui ont généralement besoin de grandes quantités de fluides. Il est également possible d’utiliser des solutions électrolytiques, que l’on appelle cristalloïdes, qui ne sont pas des produits sanguins. Toutefois, on ne sait toujours pas si l’administration d’albumine en plus des cristalloïdes est efficace en cas d’hémorragie. Cette étude a donc pour objectif de déterminer si l’albumine présente des avantages pour traiter les hémorragies en chirurgie cardiaque chez des patients qui doivent souvent recevoir des produits sanguins et qui présentent des risques élevés de graves complications.

Quel est l’objet de cette étude?

Le plasma de convalescents (plasma provenant de personnes qui se sont rétablies d’une infection) a déjà été utilisé par le passé pour traiter différentes maladies, y compris la grippe ou des infections par le SARS-CoV-1 et le MERS-CoV. Au début de la pandémie de COVID-19, le plasma de convalescents, c’est-à-dire de personnes s’étant rétablies de la COVID-19, constituait l’un des traitements à base d’anticorps envisageables pour les patients. Cependant, à l’époque, on ne disposait pas de données probantes suffisantes concernant l’innocuité et les risques du plasma de convalescents de la COVID-19 (PCC). En mai 2020, l’essai CONCOR-1 a été conçu en vue d’explorer le PCC comme possible traitement pour les patients atteints de la COVID-19. Cet essai clinique international mené par une équipe canadienne a comparé le plasma de convalescents et la norme de soins pour des patients adultes hospitalisés atteints d’une forme respiratoire aiguë de la COVID-19 nécessitant une oxygénothérapie.

Quel est l’objet de cette étude?

La transfusion de plaquettes est un aspect essentiel et très courant des soins de soutien aux enfants atteints de cancer. Les études existantes suggèrent que 52 % de tous les enfants atteints de cancer recevront une transfusion de plaquettes pendant le traitement. Une grande partie de la pratique de la transfusion de plaquettes chez les enfants est fondée sur des études menées chez les adultes, bien que les enfants puissent présenter un risque plus élevé de saignement et de préjudice accru par rapport aux adultes. On manque de données sur la fréquence des transfusions chez les enfants, sur le niveau de numération plaquettaire à atteindre avant qu’un médecin n’ordonne une transfusion (seuils prétransfusionnels), sur la réponse normale à la transfusion, mesurée par la variation de la numération plaquettaire (paliers post-transfusionnels), et sur le taux de l’état réfractaire à la transfusion des plaquettes (ERTP). L’ERTP, généralement défini comme l’incapacité répétée d’obtenir des réponses satisfaisantes aux transfusions de plaquettes, peut être dû à des causes immunitaires (par exemple, la présence d’anticorps contre des antigènes plaquettaires qui ne se trouvent pas sur les plaquettes de l’enfant) ou non immunitaires (par exemple, une infection) et peut être associé à des résultats néfastes comme un risque accru de saignement.

Les objectifs de cette étude consistaient à : (1) décrire la pratique de la transfusion plaquettaire chez les enfants atteints de tumeurs malignes; (2) déterminer l’incrément plaquettaire normal après une transfusion plaquettaire et, (3) évaluer le taux de l’ERTP (incrément plaquettaire ≤ 10 x 109/l après deux transfusions plaquettaires consécutives ou plus).

Quel est l’objet de cette étude?

Pendant une chirurgie cardiaque, il se peut que le système de coagulation (capacité de faire des caillots sanguins) du patient soit perturbé. Cette situation provoque alors un saignement excessif. Pour prendre en charge le saignement et améliorer la coagulation chez ces patients, il faut reconstituer le niveau de thrombine, une enzyme qui contribue à la formation des caillots.

Un certain nombre de facteurs de coagulation doivent être présents dans le sang pour améliorer la production de thrombine. Le plasma congelé, qui contient des facteurs de coagulation, est utilisé au Canada pour traiter la formation de caillots chez les patients cardiaques malgré l’absence de données étayant son efficacité et le risque de réactions transfusionnelles indésirables, particulièrement une défaillance cardiaque. Les concentrés de complexe prothrombique (CCP), qui contiennent certains facteurs de coagulation, pourraient constituer une solution de rechange au plasma congelé dans la prise en charge du saignement. Les CCP présentent plusieurs avantages, puisqu’ils évitent d’avoir à apparier les groupes sanguins, sont offerts dans de plus petits volumes (risque plus faible de réactions transfusionnelles indésirables) et ont été soumis à une réduction des pathogènes (plus faible risque d’infections attribuables à la transfusion). Cependant, les CCP ne contiennent pas tout l’éventail des facteurs procoagulants et anticoagulants que l’on retrouve dans le plasma congelé et peuvent comporter un risque de thrombose plus élevé.

Une étude pilote chez les patients hémorragiques ayant subi une chirurgie cardiaque a été menée dans le but de comparer le CCP et le plasma congelé pour ce qui est de l’innocuité et de la prise en charge du saignement et dans le but d’évaluer la faisabilité d’un essai plus vaste.

Quel est l’objet de cette étude?

Toutes les disciplines médicales ont recours aux transfusions de sang pour sauver des vies. Dans les banques de sang des hôpitaux, la gestion de l’approvisionnement en globules rouges présente plusieurs défis en raison des décisions de commande très variables et des commandes urgentes trop fréquentes. Pour contrer le problème de la variabilité, les hôpitaux choisissent souvent de stocker de trop grandes quantités de produits, ce qui accroît le risque de gaspillage. De plus, une telle méthode de gestion empêche la Société canadienne du sang, le fabricant des produits sanguins, de bien comprendre les besoins réels en matière de globules rouges.

Malgré plusieurs initiatives de réduction du gaspillage de sang, les pratiques hospitalières actuelles n’offrent pas la souplesse nécessaire pour permettre aux établissements de s’adapter aux variations marquées dans l’offre et la demande des produits. Par exemple, en Ontario, au cours des trois dernières années, on a jeté plus de 5 000 unités de globules rouges périmées. La présente étude propose une méthode plus précise et plus efficace pour gérer l’offre et la demande de sang par l’amélioration des prévisions et des méthodes de gestion des stocks de globules rouges.