Le don de plaquettes est un mode de vie pour cet amateur de jeux

Deux fois par mois, Max Proske, donneur « nerd et passionné », donne des plaquettes et du plasma

4 avril 2022
Un infirmier tenant un don de plaquettes sourit et pointe du doigt le donneur qui tient sa collation

En novembre dernier, Max Proske a retroussé sa manche pour faire son centième don de composants sanguins, un jalon impressionnant pour ce jeune homme de 26 ans.

« Ce cap est vraiment spécial, mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter là », affirme Max, un développeur Web qui vit à New Westminster, en Colombie-Britannique. « Pour moi, le don est un mode de vie. »

 

A signed, handwritten card on a bulletin board with the message “Congratulations on reaching 100 donations”


Max Proske a fait son centième don de composants sanguins en novembre, un jalon impressionnant pour un homme de 26 ans.

Les hommes sont tenus d’attendre 56 jours entre chaque don de sang. Alors, comment Max a-t-il pu atteindre 100 dons à un si jeune âge?

Tout d’abord, il faut mentionner qu’il a fait son premier don de sang à 18 ans. Il est passé au don de plaquettes après son douzième don de sang. Les plaquettes favorisent la coagulation du sang et sont transfusées à un grand nombre de patients suivant une chimiothérapie pour traiter le cancer. Il est possible de donner des plaquettes toutes les deux semaines, car les globules rouges sont réinjectés dans l’organisme pendant le don grâce à un procédé appelé « thrombaphérèse ». Cette méthode est beaucoup plus efficace qu’extraire les plaquettes des dons de sang total (bien que la Société canadienne du sang utilise les deux procédés). Par exemple, pour produire une dose de plaquettes grand volume à partir de sang total, il faut le sang de huit donneurs, tandis que par aphérèse, un seul donneur suffit.

blood bag icon
Que sont les plaquettes?

Les plaquettes permettent la coagulation du sang. Ce sont elles qui enclenchent le processus de coagulation quand une personne se blesse ou perd du sang; c’est ce qui évite les hémorragies. Les personnes dont les plaquettes sont en trop faible quantité ou fonctionnent mal, par exemple les patients en chimiothérapie, ont besoin de transfusions de plaquettes. En savoir plus sur le don de plaquettes.

 

A plasma donor wearing a mask and medical gloves holds a platelet donation in each hand


Max Proske donne un grand volume de plaquettes toutes les deux semaines.

Max est également admissible aux dons « grand volume », ce qui signifie qu’il peut donner le double de plaquettes à chaque rendez-vous. Récemment, il a aussi commencé à rester quelques minutes de plus dans le fauteuil pour donner une unité de plasma à chacune de ses visites. Le plasma sanguin peut être transfusé, mais il sert aussi à fabriquer des médicaments pour lesquels la demande est de plus en plus forte.

Les 100 premiers dons de sang de Max ont permis d’obtenir 12 unités de sang total, 177 unités de plaquettes et 21 unités de plasma, chacune d’elles ayant le potentiel de sauver ou changer la vie d’une personne.

Ces dons s’inscrivent aussi dans la lignée d’une tradition familiale assez incroyable. Le père de Max, Henry Proske, a fait plus de 160 dons de sang, tandis que sa sœur aînée, Andrea Proske, est une rameuse championne olympique qui continue de faire des dons lorsque ses entraînements le lui permettent. Même le fiancé d’Andrea a surmonté sa peur des aiguilles pour participer à cette tradition.

Critères d’admissibilité aux dons de sang, de plaquettes et de plasma

 

A father with his son and daughter sitting in the stands at an event


Les membres de la famille Proske se mobilisent pour aider les personnes malades. Max Proske (à gauche) donne des plaquettes toutes les deux semaines. Son père, Henry Proske (au centre) donne régulièrement du sang, tandis que sa sœur Andrea (à droite) est une athlète olympique qui continue de donner du sang quand ses entraînements le lui permettent.

Un engagement qui force l’admiration

Les premières années, Max passait deux heures dans le bus à l’aller et au retour pour se rendre à ses rendez-vous bimensuels. Depuis, il s’est rapproché du centre de donneurs de la rue Oak, à Vancouver. Il ne lui faut plus que deux heures aller-retour (et un employeur compréhensif) pour s’y rendre. Cela reste un engagement de taille, qu’il a pourtant continué à honorer même au plus fort de la pandémie.

« Je ne me suis même pas posé la question. Pendant que tout le monde désinfectait son épicerie, je faisais des dons. Les protocoles de sécurité sont excellents, affirme-t-il. Le centre est l’un des endroits les plus sûrs pendant une pandémie. En respectant la distanciation, il est possible de continuer à sauver des vies. »

Il s’empresse également de faire remarquer que malgré la fréquence de ses dons, il n’a pas moins d’énergie. De toute évidence, il en a assez pour pratiquer l’un de ses loisirs préférés : un jeu d’arcade appelé In the Groove, qui est exigeant physiquement.

« Ça ressemble à Dance Dance Revolution, mais avec un “mode marathon” qui peut vous faire danser jusqu’à une heure sans pause », explique-t-il. Max joue à un niveau compétitif et participe à des tournois dans le cadre desquels les joueurs ont trois mois pour essayer de réussir 600 chansons « marathons ».

« J’ai plein de loisirs ringards et embarrassants », s’amuse-t-il. L’un de ces loisirs, étonnamment, présente un lien avec le don de plaquettes.

« Je joue aussi beaucoup à des jeux de rôle en ligne, dans lesquels j’ai toujours un rôle de clerc ou de guérisseur. Les dons de plaquettes sont ce qui se rapproche le plus de ce rôle dans la vie réelle, sans que j’aie à étudier la médecine. »

En outre, Max passe beaucoup de temps à contribuer à des logiciels à code source ouvert, qui sont accessibles à tous et gratuits. Un autre exemple de sa générosité.

Video game enthusiast with hands on the screen for arcade game In the Groove


Max Proske, donneur de sang, a aussi une passion pour le jeu vidéo In the Groove, un jeu physique qui fait danser les joueurs pendant une heure sans arrêt.

Les donneurs de plaquettes fournissent une ressource essentielle

Max a appris de nombreux faits intéressants sur les plaquettes au fil des ans et il prend plaisir à les partager. Par exemple, contrairement aux globules rouges qui ont une durée de conservation de 42 jours et au plasma qui peut se conserver congelé pendant un an, les plaquettes doivent être utilisées dans la semaine suivant le prélèvement.

« Les plaquettes sont comme un carton de lait, il faut les remplacer régulièrement », explique-t-il.

La courte durée de conservation de ce produit est l’une des principales raisons pour lesquelles les donneurs sont si recherchés, qu’ils donnent des plaquettes ou du sang total dont on extrait les plaquettes. C’est aussi une grande source de motivation pour Max.

« Quand je quitte le centre de donneurs, avant même que mes plaquettes se soient régénérées, mon don a déjà été transfusé à quelqu’un qui en a besoin. Elles l’aident à se remettre d’une situation très grave et peuvent lui changer la vie », affirme-t-il.

50% of Canadians can donate platelets 1 in 81 people actually do


Max a aussi eu la chance de vivre une expérience spéciale : ses plaquettes ont été jumelées à un patient bien précis. Les patients qui reçoivent de nombreuses transfusions de plaquettes peuvent produire des anticorps qui combattent les plaquettes de donneurs et les empêchent de jouer leur rôle d’agent coagulant. Ces patients ont besoin de plaquettes compatibles non seulement sur le plan du groupe sanguin (ABO), mais aussi au niveau des antigènes d’histocompatibilité humains — des molécules particulières qui se trouvent à la surface de leurs cellules.

Un patient a une chance sur quatre de trouver un donneur de plaquettes compatible au sein de sa famille, et une chance sur 10 000 dans un bassin de donneurs aléatoires.

« Jusqu’à présent, j’ai été jumelé avec trois patients atteints de leucémie, explique Max. Quand je vois une infirmière arriver avec une planchette, je sais maintenant que ça veut dire que j’ai été jumelé! Ils collent une étiquette spéciale sur le sac de prélèvement. Je trouve ça génial, ça me fait vraiment plaisir. »

Après chaque don, qu’il soit destiné ou non à un patient particulier, les employés du centre remercient Max pour son engagement.

« C’est spécial de donner toutes les deux semaines, car on finit par connaître personnellement l’équipe et les bénévoles réguliers », explique-t-il.

A registered nurse gives a thumbs up as a platelet donor finishes a platelet donation


En tant que donneur régulier de plaquettes, Max Proske a appris à connaître les employés du centre de donneurs de Vancouver qu’il fréquente deux fois par mois — y compris Faramarz Sedighzadeh (à droite), un infirmier qui travaille au centre.

Toutes les façons de donner

Tout le monde a sa place dans la chaîne de vie du Canada. Nous encourageons les gens à faire leur propre place et à découvrir toutes les options de don. Prenez Max. En plus de donner des composants sanguins, il s’est inscrit au registre des donneurs de cellules souches, s’engageant ainsi à faire un don de cellules souches si jamais il était compatible avec un patient, et a officialisé son consentement au don d’organes et de tissus. Et ce n’est pas tout! L’an dernier, il s’est aussi inscrit au programme de dons en argent mensuels. Grâce à l’argent qu’ils versent, les donateurs nous aident à recruter les milliers de donneurs de produits biologiques dont nous avons besoin chaque année et financent la recherche et les programmes d’éducation.  

« Je suis sur toutes les listes possibles », s’exclame-t-il. 

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