« J’aime qu’on compte sur moi »

Faites connaissance avec Damon Gyurics, un chauffeur de London dont le travail aide à répondre aux besoins des patients pendant la pandémie.

Inspiration
5 mai 2020

« Je suis souvent seul sur ce quart de travail et je ramène de Brampton tout ce dont nous avons besoin. »

Damon Gyurics

 

D’ici la fin de la pandémie de COVID-19, nous vous présenterons des employés qui continuent de travailler sur la ligne de front. Damon Gyurics est un chauffeur basé à London qui transporte produits et matériel pour le traitement du sang.

Quand j’ai commencé à travailler à la Société canadienne du sang, il y a plus de cinq ans, il y avait plusieurs postes vacants et j’ai choisi un peu en tirant à pile ou face. J’ai travaillé des années dans les soins à domicile et j’aurais très bien pu être phlébotomiste (ceux qui prélèvent le sang des donneurs). Mais au bout du compte, j’ai opté pour un poste de chauffeur et je suis très heureux de ma décision.

Je suis souvent sur la route entre London et Brampton. Notre centre ultramoderne de Brampton nous fournit les produits sanguins à livrer aux hôpitaux. C’est là que la majorité des dons de sang de l’Ontario sont analysés et traités. C’est aussi là que je ramasse le matériel pour les centres de donneurs de la région.

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Damon Gyurics

 

« J’ai l’impression d’être un superhéros. » 

Je fais surtout le quart de nuit, qui commence à minuit. Il y a des soirs où quand mon réveil sonne, à 23 h 15, je me dis « Pourquoi je fais ça déjà? ». Puis je me lève et tout de suite, c’est « Wouhou! En route! ». J’ai l’impression d’être un superhéros qui quitte sa base pour aller aider le monde. Je suis souvent seul sur ce quart de travail et je ramène de Brampton tout ce dont nous avons besoin. On compte sur moi, et j’aime qu’on compte sur moi.

Ce sont habituellement d’autres chauffeurs qui font la livraison aux hôpitaux, mais j’en fais quelques-unes le samedi. La pandémie de COVID-19 a quelque peu changé la routine. Je ne peux plus simplement entrer par la porte près de la banque de sang; je dois entrer par celle où se fait le contrôle sanitaire, puis traverser l’hôpital. Mais ça ne me stresse pas. J’ai passé beaucoup de temps dans les hôpitaux pour le travail et je me sens plus à l’aise qu’à mes débuts.

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Damon Gyurics

 

« On peut prendre plaisir à trouver des solutions aux problèmes. » 

À la maison, j’ai la chance d’avoir ma femme et deux grands enfants. Ce sera bientôt l’anniversaire de ma femme, et les enfants et moi planifions un semblant de sortie au cinéma. Il faut penser autrement.

C’est ce genre de situation qui crée des moments mémorables. On peut soit se laisser submerger par les problèmes, soit prendre plaisir à trouver des solutions.

Je fais très attention à ma santé ces temps-ci parce que mon travail m’amène à aller dans deux établissements. Je ne voudrais surtout pas être la source d’une éclosion dans deux milieux de travail. Je fais aussi super attention à garder l’intérieur de mon camion propre et à maintenir de bonnes habitudes d’hygiène.

Quand j’ai affaire à des collègues, je garde mes distances. C’est un ajustement pour moi parce que je suis du genre amical, qui aime les contacts. J’ai peur qu’après la pandémie, les gens gardent l’habitude de ne pas se serrer la main et ne se donnent plus de tape sur l’épaule. Et puis, si vous portez un masque, personne ne peut voir que vous souriez. Est-ce qu’à cause de ça, les gens vont cesser de sourire? J’espère que non parce qu’un sourire, ça fait beaucoup de bien. Un sourire, c’est aussi contagieux que la COVID-19.

 

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