Déclaration de la Société canadienne du sang concernant les nouvelles sur le don d’organes aux États-Unis – Juillet 2025


Le 20 juillet 2025, les médias des États-Unis ont fait état d’incidents présumés en lien avec des tentatives précipitées ou prématurées de prélèvement d’organes sur des patients aux États-Unis, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la perception qu’a la population canadienne des programmes de don et de transplantation d’organes au Canada. 

Les systèmes de don et de greffe d’organes du Canada et des États-Unis fonctionnent de manière fondamentalement différente. Au Canada, les soins entourant le don et la transplantation d’organes ne sont en aucun cas motivés ou influencés par le profit. 

Par ailleurs, il existe une distinction très nette entre les équipes de soins intensifs qui s’occupent du don et les professionnels de la santé responsables de la transplantation. Que ce soit dans les soins aux patients mourants (potentiels donneurs d’organes), dans la prise en charge des soins de fin de vie ou encore dans l’établissement du décès, les professionnels de la transplantation ne jouent aucun rôle. Le décès doit d’abord être établi, puis confirmé par les équipes des soins intensifs avant que les professionnels de la transplantation puissent entrer en scène. Ces principes éthiques et légaux constituent la base de la confiance du public et des professionnels envers le système canadien de don et de greffe d’organes. 

Le Canada compte plus de 150 médecins en soins intensifs œuvrant à mieux comprendre la lésion cérébrale dévastatrice et spécialisés dans les soins de fin de vie et le don d’organes. Leur rôle est d’assurer la qualité et la sécurité du système tout en préservant sa conformité à l’éthique, une mission d’une importance cruciale pour le système de soins canadien. 

Les dernières nouvelles des États-Unis portent en particulier sur des incidents impliquant le don après un diagnostic de décès circulatoire (DDC). Le don après un décès circulatoire est une possibilité qui s’ouvre aux patients souffrant de graves lésions cérébrales une fois que la décision a été prise d’arrêter tous les traitements de maintien des fonctions vitales. Lorsque le cœur d’une personne cesse définitivement de battre, on parle de décès circulatoire. Depuis son adoption au Canada, le don après un décès circulatoire est à l’origine de la plus importante augmentation du nombre de dons et de transplantations d’organes après décès au Canada. Le succès de ce type de don n’est possible que parce qu’il a été mis en œuvre de manière à protéger les patients et à préserver la confiance du public et des professionnels. La première responsabilité des professionnels de la santé, qu’il y ait ou non une possibilité de don, est de prendre soin du patient mourant et de sa famille. Au Canada, les soins au patient mourant ne doivent jamais être compromis par le désir de protéger les organes en vue d’un don, et la mort ne doit pas être précipitée pour permettre le prélèvement des organes dans les délais prescrits.  

Le Canada est un leader mondial dans l’élaboration de lignes directrices médicolégales et éthiques permettant d’établir le décès. Pour que le travail se poursuive, il est essentiel de protéger l’intégrité du système de don d’organes après décès et de maintenir la confiance envers le processus.  

Au Canada, le don d’organes a lieu après que les médecins ont confirmé le décès. L’établissement du décès est basé sur des lignes directrices cliniques rigoureusement élaborées qui définissent la mort selon des critères médicaux reposant sur l’arrêt permanent des fonctions cérébrales. La formulation de ces lignes directrices a mis à contribution 57 professionnels désignés, dont des médecins et des infirmières d’unités de soins intensifs adultes et pédiatriques; des professionnels de diverses spécialités – soins neurocritiques, neurologie, radiologie, anesthésiologie, médecine d’urgence et bioéthique –; des juristes; des représentants des patients et des familles; des méthodologistes spécialisés dans les lignes directrices cliniques; et des conseillers internationaux. Ces lignes directrices sont fondées sur des données probantes et ont été révisées en 2023 par des experts juridiques, médicaux et éthiques, ainsi que par des associations de patients et des familles de donneurs.  

Au Canada, on doit la majorité des greffes d’organes à des dons d’organes après décès. La définition claire de la mort et le fait que les procédures cliniques de détermination de la mort sont révisées régulièrement garantissent l’intégrité des dons des personnes décédées ainsi que la confiance envers le processus de don.  

Le don après décès est un don d’organes ou de tissus destinés à la transplantation. Un don offrant le maximum de possibilités peut mener à 8 transplantations d’organes et à 75 greffes de tissus.  

Au Canada, plus de 4 000 personnes attendent la greffe qui leur sauvera la vie, et chaque année, environ 250 d’entre elles meurent, faute d’avoir reçu l’organe espéré. Ce n’est que grâce à la générosité des donneurs d’organes, de leurs familles et des professionnels qui les soutiennent avant, pendant et après le don, qu’il est possible de sauver la vie des personnes en attente.  

La priorité de tous les professionnels de la santé est toujours de préserver la vie. Peu importe la situation, le don d’organes n’est jamais envisagé tant que tous les efforts pour sauver la vie de la personne n’ont pas été entrepris.  

En savoir plus sur le don d’organes après le décès.  

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