La Société canadienne du sang ne paie pas, et ne paiera pas, les donneurs


La Société canadienne du sang ne paie pas, et ne paiera pas, les gens qui font un don de sang, de plasma ou tout autre type de don.

On a souvent lu dans les manchettes ces derniers temps que la Société canadienne du sang n’avait pas exclu la possibilité de rémunérer les donneurs. Ces manchettes sont terriblement trompeuses.

La réalité est la suivante : rémunérer les donneurs n’a jamais été dans nos pratiques et nous n’avons pas l’intention de commencer à le faire non plus. Nous sommes très reconnaissants que les Canadiens donnent un peu d’eux-mêmes pour aider les malades et nous croyons qu’ils seront de plus en plus nombreux à se porter volontaires sans qu’il y ait d’incitatif financier.

Rémunération des donneurs de plasma

L’entreprise privée Canadian Plasma Resources, qui a récemment ouvert ses portes à Saskatoon, offre une carte-cadeau de 25 $ en échange d’un don de plasma. Nous n’achetons pas de plasma de cette entreprise et n’avons ni contrat ni obligation nous contraignant à faire affaire avec elle.

Notre stratégie vise plutôt à mettre l’accent sur nos collectes de plasma pour nous assurer que nous fonctionnons de la façon la plus efficace qui soit, en trouvant le bon équilibre entre, d’une part, les produits dérivés du plasma recueilli auprès de nos donneurs volontaires non rémunérés, et, d’autre part, les produits fabriqués à partir de plasma provenant de donneurs rémunérés aux États-Unis. Atteindre un juste équilibre est essentiel pour optimiser la sécurité d’approvisionnement au profit des patients canadiens.

Rémunération des donneurs de sang : une question hors du débat actuel

Il est important de distinguer le don de plasma du don de sang, une distinction que beaucoup de voix qui se sont prononcées sur la question ont omis de faire. Il n’est aucunement question de payer les donneurs de sang. Le sujet ne fait l’objet d’aucune discussion.

En tant qu’administratrice du système national d’approvisionnement en sang, la Société canadienne du sang satisfait les besoins en sang à 100 %, grâce à des donneurs volontaires non rémunérés.

Lorsqu’un patient a besoin de sang au Canada, il peut recevoir le sang qu’il lui faut grâce à la Société canadienne du sang, qui l’a recueilli auprès d’un donneur volontaire non rémunéré, l’a préparé, a vérifié sa qualité et son innocuité et l’a envoyé à l’hôpital. Aucune unité de sang utilisée pour une transfusion ne provient de donneurs rémunérés.

Protéines plasmatiques

Le débat actuel porte sur la rémunération des gens qui donnent le plasma utilisé pour la fabrication de médicaments hautement spécialisés, les protéines plasmatiques.

La rémunération des donneurs ne pose pas de problème pour l’innocuité des produits.

L’expérience des trente dernières années démontre que les protéines plasmatiques fabriquées à partir de plasma de donneurs rémunérés sont aussi sûres que celles fabriquées à partir de plasma de donneurs volontaires. Le don de plasma rémunéré est soumis aux normes de l’industrie et à un ensemble complet d’exigences réglementaires, les mêmes en fait que celles du système volontaire non rémunéré en place pour le don de sang.

Tous les grands groupes de patients qui s’intéressent aux protéines plasmatiques, comme la Société canadienne de l’hémophilie, l’Organisation canadienne des maladies rares et les organismes de personnes immunodéficientes conviennent qu’il n’y a pas de différence entre les protéines plasmatiques fabriquées à partir du plasma de donneurs rémunérés et celles préparées à partir du plasma de donneurs non rémunérés : elles sont aussi fiables les unes que les autres. Ce qui intéresse ces groupes avant tout, et c’est aussi notre cas, c’est qu’il y ait des réserves sûres en quantités suffisantes pour les patients.

Sécurisation de l’approvisionnement

En tant qu’organisme responsable de l’approvisionnement en sang au Canada, financé par des fonds publics et ayant l’obligation publique de rendre des comptes, la Société canadienne du sang surveille et analyse les besoins en plasma de notre pays. Nos analyses montrent que la dépendance du Canada, et du monde entier, envers le plasma américain représente un risque considérable et de plus en plus réel. La capacité des États-Unis à recueillir suffisamment de plasma pour continuer à répondre à la demande mondiale en protéines plasmatiques représente une véritable préoccupation.

Aujourd’hui, la quantité de plasma que nous recueillons ne répond qu’à 25 % des besoins en immunoglobulines intraveineuses (IgIV), les protéines plasmatiques les plus demandées. Pour répondre aux 75 % restants, nous achetons des produits fabriqués à partir de plasma de donneurs rémunérés aux États-Unis. Sans ce système, les patients ne pourraient pas bénéficier de ces produits dont ils ont besoin pour vivre.

Notre dépendance vis-à-vis de l’industrie plasmatique américaine rend le Canada, et les patients canadiens, vulnérables en cas de pénurie. Ce risque deviendra une réalité si aucune mesure de mitigation n’est prise pour nous rapprocher de l’autosuffisance.

Notre stratégie

Nous nous sommes fixé comme objectif d’augmenter graduellement la quantité de plasma que nous recueillons actuellement, soit près de 200 000 litres de plasma par an. Dans les années qui viennent, nous devrons en recueillir 400 000 et 500 000 litres de plus par an afin de diversifier nos sources d’approvisionnement et réduire, sans toutefois l’éliminer, notre dépendance vis-à-vis du plasma étranger. En effet, il nous faut conserver une variété de sources d’approvisionnement pour pouvoir pallier toute pénurie ou menace de l’approvisionnement.

Nous pensons pouvoir augmenter la quantité de plasma recueillie de façon substantielle sans avoir à rémunérer nos donneurs, ce que nous ne ferons pas. Dans l’intérêt des patients pour qui nous œuvrons, nous comptons sur la population pour nous aider à atteindre cet objectif.

Pour en savoir plus sur le rôle de la Société canadienne du sang en matière de plasma et de protéines plasmatiques, regardez les vidéos ci-dessous.

 

 

La Société canadienne du sang prévoit-elle payer les donneurs de plasma?

La Société canadienne du sang est en train de finaliser une stratégie pour accroître de façon substantielle la quantité de plasma qu’elle collecte. Cette stratégie repose sur un système de dons non rémunérés. 

 


Les produits fabriqués à partir de plasma provenant de donneurs rémunérés sont-ils sûrs?

Aujourd’hui, l’innocuité des produits finis n’a rien à voir avec le fait de rémunérer ou non les donneurs. Les produits fabriqués à partir de plasma provenant de donneurs rémunérés sont extrêmement sûrs. De plus, aucun cas d’infection virale mettant en cause ces produits n’a été documenté dans les trente dernières années, voire plus. 

 

Les deux systèmes, donneurs rémunérés et donneurs bénévoles, peuvent-ils cohabiter?

L’intégralité du système américain de don de sang repose sur des donneurs non rémunérés — tout comme le système que nous avons au Canada, alors qu’en parallèle, l’industrie rémunère les donneurs qui lui fournissent du plasma. Il existe donc deux systèmes qui opèrent côte à côte aux États-Unis.

-->


Dans quelle mesure le Canada dépend-il de l’industrie du plasma, laquelle rémunère les donneurs?

Environ un quart seulement des immunoglobulines que nous distribuons sont fabriquées à partir de plasma de donneurs non rémunérés. Les trois quarts restants sont fabriqués à partir de plasma de donneurs américains rémunérés.  


Que fait la Société canadienne du sang par rapport à l’autosuffisance du Canada en matière de plasma?

Nous travaillons à un plan, dont nous discuterons avec les provinces et les territoires, pour augmenter la quantité de plasma que nous recueillons au Canada.  


Est-ce que le Canada devrait être entièrement autosuffisant pour ce qui est du plasma?

Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait calculer le rapport risques-avantages pour évaluer s’il y a un degré d’autosuffisance plus avantageux que l’autosuffisance complète. Au cours des dernières années, la Société canadienne du sang a consacré beaucoup d’efforts à l’établissement d’un modèle permettant d’évaluer les risques en fonction d’un certain nombre de facteurs. 


Quel est le rôle de la Société canadienne du sang dans la collecte de plasma?

La Société canadienne du sang recueille du plasma pour deux raisons. D’une part, pour la transfusion : on transfuse du plasma aux patients atteints de troubles hémorragiques, aux victimes d’accidents et à des patients souffrant d’autres problèmes; et d’autre part, pour fabriquer des produits pharmaceutiques appelés protéines plasmatiques.  


Qu'est-ce que le plasma?

ShareTweetShare